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AGASA : La procédure, camouflage d’un business insalubre ?

En surface, c’est l’histoire d’un conflit hiérarchique classique. À l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA), un Directeur Général soucieux des procédures recadre un adjoint militaire jugé trop zélé. Mais lorsque l’on gratte le vernis de la communication officielle, les incohérences sont telles qu’elles soulèvent une question bien plus troublante. La défense acharnée de la « procédure » ne serait-elle pas l’arbre qui cache la forêt d’un système de complaisance, voire de corruption, que l’action du Colonel Sadibi Mapangou menaçait de faire imploser ?

Un coup de pied dans la fourmilière

Rappellons les faits. Le Directeur Général Adjoint (DGA), le Colonel Oscar Sadibi Mapangou, lance des inspections surprises sur des sites de production d’eau en sachet.

Le constat accablant, révèle des cuves verdâtres, de la poussière et autres débris. Une absence totale d’hygiène en somme.Il ordonne la fermeture de ces unités, protégeant de fait des milliers de consommateurs d’un risque sanitaire évident.


On s’attendrait à ce que sa hiérarchie le félicite pour sa vigilance, tout en s’assurant que l’action soit administrativement validée. C’est pourtant l’inverse qui se produit.

Une réaction officielle qui défend l’indéfendable

La réaction du Directeur Général, Dr. Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, est déconcertante. Au lieu de s’attaquer au fond du problème – l’insalubrité dangereuse des sites –, il s’attaque à la forme.

Dans un communiqué officiel, il ne consacre pas une ligne à la condamnation des entreprises en faute. Pire, il affirme vouloir « rassurer les opérateurs économiques ».
Pourquoi rassurer ceux qui devraient être sanctionnés plutôt  que les consommateurs qui devraient être protégés ?

Qualifié l’action de son adjoint de « cavalière » et en brandir la norme ISO et les textes de loi, donne l’impression de défendre un statu quo plutôt que la santé publique.

Écarter le « gendarme » pour avoir les coudées franches

La mise à l’écart du Colonel dans la note de service datée du mardi 17 juin n’est que la suite logique de cette stratégie. Il faut neutraliser l’élément perturbateur, celui qui, par son action directe, a ouvert une boîte de Pandore.

Tout porte à croire que l’intervention du Colonel a dérangé un « système » bien établi, où les contrôles étaient peut-être prévus, négociés ou superficiels. Un système qui permettait à des entreprises non conformes de prospérer en toute impunité.

Cette affaire pose des questions cruciales qui exigent des réponses.

À qui appartiennent ces entreprises dont l’état d’insalubrité a été constaté ? Bénéficient-elles de protections en haut lieu ?
Pourquoi une telle disproportion dans la réponse du Directeur Général, allant jusqu’à l’humiliation publique et administrative d’un adjoint nommé par les plus hautes autorités ?

En cherchant à étouffer l’incendie allumé par son adjoint, le Directeur Général de l’AGASA a peut-être révélé ce qu’il cherchait à cacher, un système où la santé des Gabonais pèse bien moins lourd que la tranquillité de certains business.

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